Toujours Pierre en direct de turin:

Bonjour à tous !
 
Encore une expérience sur laquelle je pourrais énoncer les choses bien, et les choses à améliorer.
 
Après une qualif retenue niveau engagement, un petit doute sur la qualité de tir s'était installé. J'ai alors tiré sur le terrain d'entraînement le temps de retrouver de bonnes sensations et ainsi gagner en confiance.
De ma jeune vie d'archer, le match le plus dur à mes yeux est le premier. On peut voir son adversaire faire plein de dix à l'échauffement, on est pas encore dans le flot de la compet, et on peut dégager d'entrée sans y avoir goûter.
Hier, j'ai abordé le 12e match de ma vie d'archer (tout type de compet confondu). La gniack était là, en réserve de ce que je n'avais pas donné la veille, le tir de qualité, pas de stress et une envie de bien faire.
En 16e, je lâche un beau 119, 11 mouches et un petit neuf. Le pied ! Comme entrée en matière, il y a pire. Ce que je remarque, c'est qu'il peut y avoir une différence entre deux matchs à 119, comme à 115.
A Izmir, je commence à 119, sur mon nuage, je déroule et ça rentre tout seul. A Turin, je commence aussi à ce score mais il ne se fait pas tout seul, celui-ci je suis allé le chercher. Lucide, volontaire, engagé...Voilà comment on peux faire des mouches, "ou pas", et arrive un 115...Certains pourraient joindre Morgan Lundin à mon score, et je ne le ferai pas.
Avec Benoit, nous avons travaillé sur l'attitude au pas de tir, le regard sur l'autre. C'est dans cet esprit que j'ai abordé la compétition et ainsi oublier mon adversaire, tirer ses flèches comme on sait le faire.
A ce moment là, 25 min après le 119, je savais faire 115 ! Mon adversaire était là, d'autres seront passés avec 115 aussi...C'est ça le sport ! Et un jour, ça passe. A Chennevières, pour la sélec, j'ai démarré à 85. Le travail a été d'oublier ses 5 points perdus en trois volées et enchaîner les 30 sur 2 séries. De là on peut se dire que les matchs suivants auraient peut-être été excellents.
Pour ce 8e de finale, mon niveau de concentration et mon engagement étaient au maximum, le stress absent, et une envie hors norme de les coller dedans, mais non, petits dix, petits neufs. A voir la tête du trispot après le match, c'était pas loin !
Je suis déçu de ne pas être allé plus loin, mais je suis content de ce score qui me fera grandir dans le panel des situations dont doit disposer un archer. Aussi, j'aurai l'exclusivité de cette situation et là encore c'est un point positif.
Pour mon 2e championnat inter, un an après le premier, je retiens un grand apprentissage. Les conditions n'étaient pas les meilleures pour se faire reconnaître sur le plan européen. L'émulation d'une équipe nationale absente, un coach différent , une référence inter super (Izmir), étaient des paramètres à ne pas négliger pour réussir ce championnat.
Dans cette situation, vous êtes en mesure d'évaluer l'importance de vos messages de soutien, mails, tél, sms...
11e européen, je retiens un nombre important de points positifs et de points à travailler. C'est ma première année comme sportif de haut niveau et le bouquin à bosser est large, écrit en tout petit, c'est le métier qui rentre.
Le sentiment le plus fort qui ressort de cette expérience, c'est mon envie d'y retourner !
Retour dimanche, puis suivi à Nantes avec Benoit pour débrieffer ce championnat à tête reposée et pour définir les objectifs FITA mardi et mercredi. Ensuite un p'tit tour en Corse pour le boulot ne fera pas de mal !
 
A bientôt et encore merci pour vos messages ! Pierrot, "Torinus Exilatus"