L'objectif de l'année est passé, nous ne sommes que fin mai et les choses importantes sont déjà derrière nous. Avant de nous tourner vers la dernière manche de la coupe du monde ou nous aurons à cœur de bonifier les choses, revenons sur ce championnat.
L'objectif institutionnel était d'au moins une médaille, mais je pensais que nous pourrions atteindre au moins trois médailles. J'avais confiance dans les équipes, le mixte était compétitif et les excellents parcours de Dom et PJ pouvaient laisser espérer une médaille ou mieux encore.
Le son d'une marseillaise compense ma légère déception devant le nombre de médailles. Dans le sport le titre est une chose importante c'est ce qui reste, depuis mon arrivée à la tête de l'équipe fin 2004 je souhaitais faire un titre en FITA. Pourquoi ? Quand j'ai pris mes fonctions auprès des hommes ils étaient champions d'Europe en titre par équipe, alors forcement vous vous devez de faire un jour et le plus tôt possible au moins aussi bien. C'est chose faite, si je devais arrêter demain j'aurai atteint une partie de mes objectifs. Une partie seulement car j'ai d'autres challenges à relever. Mon obsession de médailles mondiales n'en est que plus nourrie.
C'est donc un bon championnat que nous avons terminé. Commençons par revenir sur notre parcours avant de porter une analyse sur les autres nations.
Cette équipe homme a réussi une belle performance sportive car après avoir été championne d'Europe en salle elle a été capable de gagner aussi le titre en FITA. En deux ans les profils ont changé, Christophe a pris de l'expérience, PJ de la maturité et Dom avait la confiance de son début de saison. La seconde place des qualifications confirmait que cette équipe pouvait faire un coup, elle qui était en finale à Shanghai. Pour cela il fallait se prendre en mains, être solidaires et avoir ensemble l'envie. Chacun a été à la hauteur de l'événement et a su être dans le coup. Sur la demie c'est Dom (79 pts) qui est le patron de l'équipe et qui ouvre bien et permet de lancer la machine. Sur la finale c'est Christophe qui tient l'équipe dans le match, son petit 8 à la dernière volée est sans conséquence et avant il avait tenu les dix. Il avait à cœur de gommer sa finale de Shanghai, ou pour sa 1ère expérience dans ce contexte il n'avait pas pu s'exprimer comme voulu. C'était donc une équipe solidaire qui permettait à PJ d'assurer son rôle de troisième dans l'ordre des tirs. Les gars sont restés présents dans leurs différents matchs et ont ainsi pu les gagner un à un. C’est une des compétitions ou j’ai vu le plus de solidarité, le passage à vide d’un archer n’impactait pas les autres qui prenaient le relais. Sur la finale, les anglais étaient sous pression et beaucoup plus tendus que les français. Nous les avions battus en salle cet hiver en demie du championnat du monde. C'était une bonne équipe mais qui ne tournait pas sur trois cylindres comme la notre et qui sous la pression lâchait des erreurs. Les conditions étaient assez techniques au niveau du vent. Il ne fallait pas s'affoler et pouvoir ainsi rester concentré même si des neufs arrivaient. Les gars ont par exemple tiré 3x9 groupés dans une pièce de deux euros sur les trois dernières flèches de la 1ère volée. Sur les trois suivantes ils tiraient le même groupé mais au 10. C'est donc un excellent parcours. Nous avions mutuellement des déceptions sur le parcours de Dom et PJ et il n'était pas question de revenir sans une médaille ni un titre. Christophe avait fait un très bon parcours individuel et avait donc toute la confiance pour le tir par équipe et s'associer ainsi à la motivation individuelle de ses collègues. Tous les ingrédients étaient présents pour voir une belle équipe de France. Encore bravo au trois pour leur présence dans le parcours individuel et leur titre par équipe.
Comme déjà évoquée les filles ont fait un beau parcours. Elles ont tenu le même niveau que les meilleures sur chaque tour. Elles ont montré que le collectif peut produire une amélioration à la compétitivité. Elles ne sont pas passées loin de gagner leur billet pour la finale, et ont réussi à gagner le bronze. Cette médaille en championnat était attendue depuis le championnat d’Europe d’Athènes en 2006. Elle confirme que nous n’avions pas donné le meilleur sur nos deux premières manches de coupe du monde. Cette médaille a apporté un bel exemple d’engagement et de « positive attitude ». C’était la 1ère du championnat et les filles ont su montré une belle volonté qui a sans aucun doute contribué à la belle réussite de l’équipe de France le samedi. Comme c’était le seul match, l’ensemble de l’équipe était derrière à s’imprégner de cette dynamique. Sans une petite perte de lucidité de Pascale ce parcours féminin aurait pu être bonifié par une médaille individuelle. Avec deux filles dans le quart et une en demie le bilan individuel est bon. Si nous souffrons d’un décalage de niveau de performance sur les qualifs par rapport aux deux ou trois meilleures, comme en équipe, la preuve que l’engagement permet de combler cet écart a été faite.
Nous pouvons être satisfait de cette compétition néanmoins nous devons aussi regarder du coté de la concurrence. Les italiens prennent 5 médailles chez les poulies dont trois chez les femmes, une en mixte et une en indiv homme. Aujourd’hui l’équipe fille semble exprimer son potentiel. L’arrivée de Tonioli l’an dernier à élevé le niveau de celle-ci. On peut en dire autant de l’arrivée cette année de Berger chez les allemandes. Elle fait sa 1ère coupe du monde il y a un mois et termine seconde, pour son 1er championnat elle gagne l’or en indiv et en équipe. Elle transforme cette équipe de niveau correct en équipe championne d’Europe. L’Allemagne termine avec trois médailles. Nous sommes la seule nation à avoir une médaille chez les hommes et chez les femmes en équipe. Avec trois hommes dans les 10 premiers nous sommes la nation la plus homogène, cela confirme les 2 dans les 10 des qualifications. Nous restons donc dans les grandes nations européennes de l’arc à poulies. Le classement des médailles nous place troisième.