Les jours défilent et la finale de la WC à Paris approche tranquillement. Pour la 1ère fois dans la catégorie arc à poulies, deux français feront leur seconde finale. Dominique comme Pierre Julien vont participer à leur seconde finale consécutive. Une finale est une compétition à part, son format qui vous place de suite sur un match à élimination directe dans une arène et de suite contre un adversaire de votre niveau donc sur un match supposé dense. La préparation et l'ambiance sont elles aussi différentes. Il n'y a pas d'équipe nationale mais des individus accompagnés ou non par leur coach national. En effet certains athlètes sont accompagnés par leur coach perso ou par un proche (parent, conjoint etc..). Comme il y a peu de tireurs durant les entrainements tout le monde est très proche, c'est aussi une situation à gérer. Il ne faut pas se laisser distraire et rester sur ses objectifs de séances et il ne faut pas trop s'attarder sur les perfs des autres archers. Sur les différentes finales auxquelles j'ai assisté j'ai à plusieurs reprises remarqué que ceux qui sont très précis à l'entrainement ne le sont pas forcement sur le terrain des finales. C'est surprenant car sur une manche normale souvent ceux qui enquillent à l'entrainement le font aussi durant la compétition comme PJ ou Pagni en Pologne par exemple. Or sur une finale cela n'est pas aussi évident, cela est probablement en rapport avec l'approche et l'enjeu. Nous avons constaté que l'attente est longue et la compétition courte si vous ne faites qu'un match, le fait d'être à plusieurs archers français sera un atout dans le cadre de la gestion de cette "attente". Cela se passe vite et si l'archer n'est pas pret il n'a pas ouvert les yeux que c'est passé. En ça le second passage pour PJ et Dom sera interessant car ils connaissent fraichement cette situation et seront à égalité avec leur adversaire en matière d'experience. Lors du brief de Pologne j'avais insisté sur le besoin d'éviter de se mettre en zone d'insécurité. J'entends sous cette définition la zone ou vous envisagez les conséquences d'une défaite. Si je perds il va se passer cela... Cet état mental va prendre une fois de plus toute son importance sur ce type de compétition. Je pense que l'appui du public va pousser l'athlète et fermer les portes de cette zone par le soutien et les encouragements qu'il aura et cette energie qu'il pourra puiser. La recherche d'un performance personnelle est une autre solution pour rester actif et laisser fermée cette zone.
En Colombie j'avais insisté sur les attitudes à avoir dès l'entrainement pour préparer la finale des gars. Je sais qu'aujourd'hui nos français sont capables d'arriver sur un terrain de finale avec ce qu'il faut de concentration mais aussi ce qu'il faut de relachement. La finale de PJ en Pologne en est un bel exemple. Forcement plus vous enchainez les finales mieux vous les vivez. Cependant cela ne vient pas tout seul non plus et aujourd'hui le visage proposé soit par l'équipe soit par les individualités est un visage laissant la place à la réalisation d'une performance. Le visage est l'indicateur de l'esprit, ses tensions, son regard etc.. traduisent vos pensées. C'est déjà un indicateur pour votre adversaire mais c'est aussi un point de concentration possible pour l'athlète. Se préparer à sourire lors de la présentation est parfois le point d'accroche et de départ de votre état mental pour le match. Fixer une personne ou quelques choses est aussi un moyen pour ne pas rester dans le vide et laisser flotter son attention. Bref il existe differentes techniques permettant d'aborder ces situations.
Les quatres archers français ont tiré cette année à plusieurs reprises sur des terrains de finales de coupe du monde et cela sera un point important pour eux. Evidemment les points soulevés plus haut s'appliquent pour les adversaires de nos français et chacun sera dans ce contexte. Le classement des manches est une chose et le match d'un jour une autre. L'an dernier Loginova 1ère du ranking chutait contre l'invité japonaise lors de son quart, la seconde l'italienne Tonioli perdait aussi à son 1er match. Cela est arrivé à d'autres reprises comme Hunt en 2010, Longo en 2011, en 2010 Pagni qui gagne sa seconde finale était 6ème du général. Il n'y a pas de logique, enfin si une celle d'avoir un point de plus que son adversaire à la fin du match ou un mm de plus si besoin d'une 16ème flèche.