Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois et pas de cinquième fois !!! C'était ma cinquième finale mondiale et la première terminée par l'or. J'avais évoqué cet objectif d'entendre une marseillaise et voilà qu'il a été atteint.
Hier a été une journée riche émotionnellement avant d'être une journée historique. Quand vous êtes coach et que vous voyez les athlètes français réaliser en finale des matchs de ce niveau vous ne pouvez qu'avoir de l'émotion. Il m'arrive de regarder des finales de compétitions mondiales en ayant beaucoup d'admiration pour les archers qui tirent, pour la manière dont ils gagnent. La je me suis dit que si j'avais été spectateur de ces matchs cela aurait été le cas. J'ai déjà vécu cela sur d'autres matchs de finales avec des français mais il est vrai que le vivre sur deux matchs de suite renforce encore plus ce sentiment.
Avant le match les filles avaient une heure d'entraînement. A un moment je me suis interrogé , je me suis dit c'est fou je n'ai rien a faire tout est en place. Est ce moi qui le voit ainsi ou est çe bien le cas ? J'ai pris quelques minutes pour rester objectif et le fait était qu'effectivement rien ne servait de chercher la ou tout était en place.
je n'aurai pas voulu être a la place de la cible ni de l'adversaire de Pascale a la 1ère volée. Si Sophie a eu un set pour laisser passer l'émotion sur le second c'était parti pour la découpe.
Plusieurs journalistes m'ont demande si j'avais eu peur ou douté. A aucun moment ne j'ai doute pour l'une comme pour l'autre d'une issue positive a leur match. Autant de petites choses qui rendent ces journées exceptionnelles aussi émotionnelles. Il y a ensuite la relation humaine, personnelle qu'un coach peut avoir avec les athlètes. Dans les deux cas nous avons un parcours qui rend encore plus belles ces victoires.
Sophie et Pascale quittent la compétition avec 100% de satisfaction. Pascale n'avait pas perdu en demie elle avait simplement été battu elle fait une compétition pleine et complète qui récompense son travail cet hiver. Sophie termine la saison salle sans défaite toutes compétitions confondues. La aussi cela est une juste récompense pour son travail important. Pour l'anecdote Pascale avait appelé Sophie en début de saison pour savoir si elle faisait la salle et pour l'inciter a cela. Un geste qui avait contribué à l'engagement de Sophie dans ce projet. Il y a quelques mois elle pensait ne plus faire de haut niveau et quelques moi plus tard elle est championne du monde d'une discipline qu'elle n'a jamais aimé. Un changement d'arc, un plan d'action plus tard voilà son titre.
Quittons l'émotion en rangeant nos mouchoirs (spécial dédicace) pour revenir sur l'aspect historique. Pour la 1 ère fois deux français montaient sur un podium mondial individuel. En salle comme en Fita les titres mondiaux individuels ne sont pas si nombreux et s'il y a plus de podiums les doublets n'existaient pas. En 1993 a Perpignan Mme Joignier était 3ème en 1997 Valerie Fabre remportait l'or. On se souvient chez les hommes des deux médailles de Dom en 2007 et 2009. Sauf erreur je pense qu'en Fita il n'y a que les deux dont une d'or de Catherine Pellen (1997 et 1999) avant celles d'Amandine, Pascale et PJ en 2007, 2011 et 2013. Voilà qui justifie de l'aspect historique de cette journée.
Un coch doit être altruiste, j'avais un bel arc blanc et bien maintenant c'est celui de Sophie qui l'utilisait depuis le début de l'hiver. Sans rancune Sophie.
a suivre....